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 Voice of the Voiceless | Natiloh

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Shiloh Murray
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Shiloh Murray

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MessageSujet: Voice of the Voiceless | Natiloh   Voice of the Voiceless         | Natiloh EmptyMar 6 Sep - 0:22



Dernière édition par Shiloh Murray le Mar 30 Juil - 14:16, édité 1 fois
Nathanaël Chaplin

Nathanaël Chaplin

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MessageSujet: Re: Voice of the Voiceless | Natiloh   Voice of the Voiceless         | Natiloh EmptyMar 13 Sep - 16:58

Shiloh ∞ Nathanaël
Il y a des moments dans l’existence où une porte s’ouvre et où votre vie dérape dans la lumière. De rares instants où quelque chose se déverrouille en vous. Vous flottez en apesanteur, vous filez sur une autoroute sans radar. Les choix deviennent limpides, les réponses remplacent les questions, la peur cède la place à l’amour. Il y a des moments rares dans l’existence où une porte s’ouvre et où la vie vous offre une rencontre que vous n’attendiez plus. Celle de l’être complémentaire qui vous accepte tel que vous êtes, qui vous prend dans votre globalité, qui devine et admet vos contradictions, vos peurs, votre ressentiment, votre colère, le torrent de boue sombre qui coule dans votre tête. Et qui l’apaise. Celui qui vous tend un miroir dans lequel vous n’avez plus peur de vous regarder. Il suffit d'un instant. Un regard. Une rencontre. Pour bouleverser une existence. La bonne personne, le bon moment. Le caprice complice du hasard. (Citation remaniée de Musso, pour coller à la rencontre Natiloh.)


Jeudi 6 Octobre

S’il y a bien quelque chose que j’aime dans mon métier, c’est le fait que mes journées ne se ressemblent pas. Je n’ai pas de planning fixe, celui-ci bougeant sans arrêt, au gré de la vie de mes fidèles et de leurs sollicitations. Cela demande donc une sacrée organisation, pour être en mesure de préparer les offices religieux, ainsi que les événements marquants de la vie de certains de mes paroissiens, qu’ils veulent célébrer au sein de notre communauté. Rien que ce matin, par exemple, j’ai travaillé sur les touches finales pour un mariage, mais aussi d’un baptême, deux événements distincts qui vont avoir lieu dans une petite semaine maintenant. Mon téléphone m’a interrompu en plein préparatifs, « m’apportant » un enterrement à célébrer. Et il arrive parfois que mon métier ne soit pas le seul à me réserver des imprévus de ce genre : un peu avant que je n’aille me préparer à manger pour ce midi, mon chat a attiré mon attention. Je connais bien Léon, depuis le temps que je l’ai, et il ne m’a fallu qu’un regard pour comprendre qu’il n’était pas au mieux de sa forme. Déjà, dans la matinée, je l’avais trouvé un peu bizarre, mais comme il a fini par disparaître, comme à son accoutumée, en direction du jardin, je n’y ai pas fait plus attention que cela. Néanmoins, en le revoyant, j’ai réalisé qu’il paraissait patraque. Qualifiez-moi de propriétaire félin trop attentionné et craintif, et je l’assumerais, mais j’ai choisis d’amener Léon voir le vétérinaire.

C’est donc avec une bonne heure de retard sur mon planning que je franchis le seuil de l’hôpital. Il y avait du monde, au véto, et Léon a même été gardé par celui-ci, pour qu’il puisse au mieux comprendre ce qui arrive à la boule de poils. J’ai fait un rapide détour dans un supermarché, pour m’acheter de quoi manger sur le pouce, puis je me suis rendu à l’hôpital. Pour être tout à fait honnête, ça me fait toujours bizarre de venir en ces lieux. Ca n’est certes pas l’hôpital où j’ai fait mes études, mais ça reste quelque peu similaire. Et ça me rappelle beaucoup de souvenirs, plus ou moins agréables. Tout cela me semble si loin que parfois, je me demande s’il s’agit bel et bien de mon passé. Je sais cependant que je n’ai pas fait entièrement la paix avec ce pan de mon histoire, je me demande si je serais en mesure de le faire un jour. Mais j’ai trouvé mon équilibre, grâce à mon actuel métier, dans lequel je m’épanouis bien plus que cela n’était le cas quand j’étais en médecine. Je ne peux même pas concevoir que tout cela risque de voler en éclats, grâce à une rencontre que je m’apprête à faire. Ou à refaire, plutôt…

Bien entendu, j’ai prévenu l’hôpital du retard que j’aurais, aussi les quelques entrevues prévues ont pu être décalées. A peine arrivé, une infirmière m’accueille et me communique quelques numéros de chambre, qui ont sollicités de voir un prêtre, ou qui méritent, selon le personnel soignant, une visite de ma part. Refusant de prendre plus de retard que nécessaire, je ne m’attarde pas plus que nécessaire à ses côtés, et commence donc ma tournée. J’en suis à peu prêt à la moitié quand un infirmier m’interpelle, dans le couloir. Il me demande d’aller voir, si cela m’est possible, une jeune femme, qui a changé de service il y a peu, et qui, selon l’infirmier, aurait bien besoin de trouver quelqu’un à qui parler de ce qui lui est arrivé. Afin d’être le plus efficace possible, je lui demande quelques renseignements basiques, pour en savoir un peu plus sur elle, et sur ce qui la mène ici. Des informations utiles, pour m’aider au mieux à nouer un lien avec les gens que je vais voir. Des informations que l’on me donne assez rapidement, car on sait que, de toute façon, je finirais tôt ou tard pour apprendre de telles choses, soit parce que les patients me le diront d’eux-mêmes, soit parce que mon passé de médecin me donnera quelques idées de ce qu’ils ont. De toute façon, je suis comme les docteurs, lié par le secret professionnel, alors je ne vais pas hurler sur tous les toits que tel patient souffre de tel trouble, alors que tel autre a telle maladie. Je suis ici pour aider aussi bien les patients que l’hôpital, et non pas pour leur nuire.

Je continue mon tour, service par service, tâchant d’éviter les allers-retours inutiles. C’est ainsi que je finis mes visites en allant voir la jeune femme dont l’infirmier m’a parlé. Jeune femme dont le prénom, pour le moins incongru, a une résonnance particulière à mes oreilles : Shiloh. Le prénom de la petite amie d’un de mes anciens patients, qui est mort alors que je l’avais opéré, marquant ainsi le début de mon changement radical de vie. Ce prénom étant assez rare, et l’occasion assez marquante, pour qu’il m’ait marqué. Mais je me refuse à croire qu’il puisse s’agir de la même Shiloh. Même si je sais que Dieu peut être surprenant, et capable de croire que cela nous sera profitable à tous les deux. Autant dire que je penserais comme Lui, si tel était le cas, aimant voir Son œuvre dans toutes ces petites coïncidences. Alors que je frappe à la porte de la chambre de la jeune femme, je ne peux imaginer une seule seconde que Ses plans sont peut-être tout autre. J’attends quelques secondes, qu’elle ne réponde, mais nulle parole ne se fait entendre. Je frappe une fois encore, attendant de nouveau quelques secondes. N’ayant toujours pas de réponses, j’ouvre, doucement, la porte. La patiente pourrait être en train de dormir, après tout. Passant ma tête par la porte entrebâillée, j’observe la chambre, la balayant du regard. Pour finalement tomber sur le lit de la patiente, qui est à présent assise (ce qui ne devrait pas être le cas, vu l’accident qu’elle a eu, et dont m’a parlé l’infirmier). Fronçant les sourcils désapprobateurs, je finis par lui décrocher un sourire bienveillant, désireux de gagner sa confiance. Ne l’ayant pas encore reconnu, pour l’instant. « Bonjour. Je suis Nathanaël, je travaille avec l’hôpital. », je ne précise pas quel est mon métier, étant donné que ma tenue parle d’elle-même à ce sujet. Je rentre dans la chambre, la porte toujours entrouverte. « Tu vas bien ? ». J’opte toujours pour le tutoiement, sauf avec les personnes plus âgées que moi, cela instaure, je trouve, un contact de confiance, plus rapidement que le vouvoiement, qui met une trop grande distance entre les gens et moi. C’est en l’observant plus attentivement que mes sourcils se froncent à nouveau. Pour deux choses, dont je prends conscience simultanément : l’état de sa perf’, et aussi le fait que je la connaisse. Vaguement. Je mords l’intérieur de mes lèvres, tâchant de trouver en moi le courage nécessaire pour faire face à ce fantôme, provenant tout droit de mon passé, et que je n’étais pas forcément prêt à affronter aujourd’hui. « Besoin d’aide ? », demandé-je, sans brusquerie dans ma voix, en désignant d’un signe de tête sa perf’. Après tout, vu la situation, il y a de fortes chances pour qu’elle ait tentée de se lever seule, refusant sans nul doute l’aide du personnel médical. Une chose assez courante, en fait. Je compte sur le fait qu’elle ne souhaite pas vraiment solliciter l’aide de ceux-ci pour réparer sa bêtise, afin de lui proposer mon aide, et ainsi, parvenir à gagner sa confiance. Après tout, je suis ici pour l’aider. Et ce, en dépit du fait qu’elle me déteste, sans nul doute. Néanmoins, si elle n’accepte pas, je vais bien entendu devoir appeler un(e) infirmier/infirmière, ne pouvant la laisser ainsi.

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Dernière édition par Nathanaël Chaplin le Dim 30 Oct - 23:50, édité 1 fois
Shiloh Murray
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MessageSujet: Re: Voice of the Voiceless | Natiloh   Voice of the Voiceless         | Natiloh EmptyDim 2 Oct - 11:40



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MessageSujet: Re: Voice of the Voiceless | Natiloh   Voice of the Voiceless         | Natiloh EmptyMar 1 Nov - 11:41

Shiloh ∞ Nathanaël
Il y a des moments dans l’existence où une porte s’ouvre et où votre vie dérape dans la lumière. De rares instants où quelque chose se déverrouille en vous. Vous flottez en apesanteur, vous filez sur une autoroute sans radar. Les choix deviennent limpides, les réponses remplacent les questions, la peur cède la place à l’amour. Il y a des moments rares dans l’existence où une porte s’ouvre et où la vie vous offre une rencontre que vous n’attendiez plus. Celle de l’être complémentaire qui vous accepte tel que vous êtes, qui vous prend dans votre globalité, qui devine et admet vos contradictions, vos peurs, votre ressentiment, votre colère, le torrent de boue sombre qui coule dans votre tête. Et qui l’apaise. Celui qui vous tend un miroir dans lequel vous n’avez plus peur de vous regarder. Il suffit d'un instant. Un regard. Une rencontre. Pour bouleverser une existence. La bonne personne, le bon moment. Le caprice complice du hasard. (Citation remaniée de Musso, pour coller à la rencontre Natiloh.)


Jeudi 6 Octobre

C’est une journée basique, pour moi, et pourtant, ces « retrouvailles » ne sont en rien banales, et n’amorceront en rien quelque chose de commun. Mais, bien entendu, pour l’heure, je n’en sais rien. Comment le pourrais-je seulement, étant donné que ce qui finira par arriver est à mille lieux de ce que je peux imaginer, de ce que - à l’heure actuelle - je souhaite pour mon avenir ? Renoncer à ma vocation – qui m’apaise – pour me relancer dans une histoire avec une jeune femme – bien plus jeune que moi – mais qui a également un gros grief contre moi, et qui ne partage pas le moins du monde ma foi. Autant dire que, sur le papier, tout ça part très mal. Et pourtant, ça sera indéniablement ce qu’il me faut pour parvenir à affronter – pour de bon – les démons de mon passé. Néanmoins, si, au moment où je vous parle, je pouvais savoir ce qui finira par se produire, je pense que je ferai demi-tour. Pas vraiment prêt à vivre de tels changements, à voir ma vie se modifier autant, pas après avoir mis autant de temps à lui donner un semblant de stabilité, et être parvenu à apaiser mon âme. Sans oublier l’épineuse question de ma profession… Autant dire que ces retrouvailles m’obligeront à réfléchir sur beaucoup de choses, et remettre encore plus de choses en question. Mais ma vie ne sera pas la seule à être bouleversée. Toutefois, tous ces doutes, toutes ces craintes, ça en vaudra largement la peine. Enfin, cela est loin devant moi, nul besoin de s’étaler sur cet avenir des heures encore, autant se concentrer sur le présent.

Je suis stupéfait de voir que cette Shiloh – celle que l’on m’a demandé de voir aujourd’hui, soit la même que celle de ce passé avec lequel je tente de me réconcilier. Malgré tout, mon regard sur elle ne change pas. Pourquoi devrait-elle, de toute façon, pâtir du fait qu’elle me ramène à une époque où ma vie était – réflexion faite – chaotique ? Sans oublier que si j’ai été amené jusqu’ici, c’est forcément avec raisons – Ses raisons ! (Nul besoin de dire que mon avis sur le sujet risque de changer, lorsque je réaliserais qu’elle ne me laisse pas de marbre, et que je suis loin de la laisser indifférente…). Sachant que, dès lors qu’elle me reconnaîtra, elle risque de m’en vouloir – bien plus qu’elle ne semble actuellement peu ravie de voir quelqu’un s’inviter dans sa chambre. Mais entre voir un prêtre débarquer dans sa chambre, sans qu’on n’ait sollicité une telle visite, et voir ressurgir le médecin qui n’a pas été capable de sauver la personne que vous aimez, il y a un gouffre ! Je le vois bien, le moment où elle se souvient de moi, de notre dernière entrevue. Son regard s’assombri quelque peu, son visage semble se refermer encore plus, tandis que son corps parait plus crispé encore. Ou peut-être est-ce seulement là un tour de mon imagination ? M’attendant après tout à la voir réagir de la sorte, en réalisant qu’on se « connaît » ? Je ne tourne cependant pas les talons. Je continue à agir, comme je l’aurai fait avec n’importe qui d’autre. Je l’admets, en cet instant précis, j’en suis à me dire qu’Il m’a sans doute fait venir dans sa chambre pour l’aider à faire le deuil de son petit-ami, à ne plus vivre dans la douleur engendrée par ce drame, comme cela est si souvent le cas, lors d'une mort aussi brutale. Qu’Il ait fait cela pour nous permettre à tout deux d’avancer, et aussi, à elle de ne pas se mettre en tête que la fatalité la poursuive. Des histoires comme les siennes, j’en ai déjà vu un bon nombre depuis que je suis prêtre. Des personnes qui ont perdu l’être aimé, très – trop – jeunes, sans que rien n’ait vraiment pu les préparer à cela. Le sentiment de rancune à l’encontre de Dieu, et de la vie en générale, je l’ai déjà vu. Il a bien souvent été suivit par une impression que l’univers vous en veut, lorsque des drames se succèdent dans votre vie. Des individus préférant Le rejeter, et rejeter les autres, j’en ai côtoyé beaucoup. La plupart, à force de dialogue, j’ai réussi à leur faire ouvrir les yeux sur leur souffrance, qui les empêchaient de vivre. A passer outre leur colère, envers Lui ou la terre entière. Parfois même à les aider à retrouver leur foi. Tout cela donc pour dire que je sais à quoi m’attendre, possiblement, avec elle. Bien que j’ai conscience que cela change, d’une personne à l’autre, et qu’en plus, c’est bien la 1ère fois que je me retrouve face à une malade à laquelle j’ai eu à annoncer la perte d’un de ses proches – un de mes patients – il y a de nombreuses années de cela. Mon ton reste égal, même si je suis un peu plus prudent que d’habitude. Non pas que j’ai peur d’elle. Je redoute plutôt son courroux, et la façon dont celui-ci peut s’exprimer. Je n’ai guère envie qu’elle tente de m’étriper, son corps ne le supportera sans doute pas, pas après qu’elle ait tenté de se redresser toute seule. Mon sourire réapparait cependant sur le visage, espérant lui faire comprendre que je ne suis pas là pour la blesser ou autre, mais vraiment là pour l’aider. Que je ne vais pas pour autant imposer ma présence, si elle préfère que je parte. Somme tout, j’agis comme avec n’importe qui, tentant cependant de lui faire comprendre encore plus qu’aux autres malades que je peux rencontrer que je ne suis pas là en ennemi. Même son « Ca va. » – loin d’être convaincant et chaleureux – ne me fait pas partir d’ici. Nulle trace de courage surhumain à rester face à cette jeune femme qui doit me détester, il s’agit juste pour moi de faire mon travail. Et d’accomplir Sa volonté. Remarquant qu’elle est mal à l’aise. Soit du fait de ma présence et de tout ce que ça ravive en elle, soit du fait qu’elle n’aime pas être vu en une telle situation par un « inconnu », soit du fait qu’elle ait mal et refuse de l’admettre. C’est d’ailleurs bien parce que je penche pour cette dernière option que je me permets de lui proposer mon aide, au sujet de sa perfusion.

Sa manière de me répondre par la suite me fait clairement savoir que ma présence l’importune. Presque autant que sa perf’, qui a quitté sa place. « Vous êtes venu me dire que j'ai un problème au coeur en plus de mon envie de m'arracher le poumon ? », m’indique clairement qu’elle m’a reconnu. Sinon, on peut m’expliquer d’où elle sort son petit mot sur les problèmes cardiaques ? Sachant – s’il est besoin de le préciser – que c’était précisément ma spécialité, lorsque nous nous sommes croisés, il y a de longues années de cela. « On ne m'a pas prévenu que mon heure était venue. », me fait savoir que, soit elle me considère comme un « ange de la Mort » - ce qui pourrait se comprendre, vu notre passé commun, soit elle a réalisé que je n’étais plus un médecin…. L’un dans l’autre, je ne sais pas ce qui est le pire. On va dire sa manière de me parler, simplement. Et pourtant, je ne m’offusque pas. Je ne bouge pas d’un pouce. Accusant le coup, stoïque. Estimant que c’est « mérité ». Elle ne s’attendait pas à me revoir un jour, et encore moins en de telles circonstances, alors il est normal qu’elle ne me saute pas au coup et ne sabre pas le champagne. Je lui ai annoncé la mort de son petit ami, à l’époque, pour la voir dans un état de faiblesse qui ne plait que rarement aux malades. Mon regard ne dérive pas d’elle, il ne l’a pas quitté depuis que je suis arrivé. Manière pour moi de lui faire comprendre que je ne me préoccupe pas de son état actuel de « faiblesse », mais aussi de lui laisser la possibilité de déverser sa bile sur moi, si elle en éprouve le besoin. Si cela lui permet de la débloquer un peu, même si elle finit par me mettre dehors. Peut-être arrêtera-t-elle de s’énerver sur le personnel médical qui tente de l’aider ? Je n’ai jamais fui les difficultés qui pouvaient parsemer ma vie, les affrontant de mon mieux, changeant même littéralement de carrière quand j’ai réalisé que la médecine n’était pas faite pour moi. Je ne vais donc pas commencer aujourd’hui. « Désolée… », finit-elle alors me dire, la tête baisse, le bras tendu, comme si elle regrettait son emportement précédent. Un soupir m’échappe, me faisant prendre conscience que j’en étais venu à retenir mon souffle, attendant soit qu’elle éclate plus encore, soit qu’elle me foute dehors, soit qu’elle parvienne à réaliser d’elle-même que rien de ce qu’elle pourrait bien me dire ne nous fera revenir en arrière. Elle devra se faire à une vie sans celui qu’elle aimait, comme je devrais me faire à une vie où j’ai contribué à la mort de celui-ci, en ne parvenant pas à détecter le problème avant qu’il ne prenne une ampleur mortelle. Je secoue doucement la tête, à la négative, en fouillant dans mon sac en bandoulière. Un véritable fourre-tout, là-dedans, mais j’y ai surtout une véritable petite trousse de secours. Ca m’a été fort utile, à bien des reprises. Je sors une lotion hydro-alcoolique, pour mes mains, et de quoi désinfecter son bras, également : il serait dommage d’empirer son état de santé, alors que je ne suis pas là pour ça. « Ne t’excuse pas : tu as le droit d’être en colère. », dis-je, tout en désinfectant mes mains, et en m’approchant d’elle. Je ne précise pas ma pensée, si je parle quant à la colère qu’elle ressent à mon égard – à cause de notre passé commun – ou de celle qu’elle ressent d’être coincée à l’hôpital. Attrapant doucement son bras, que je désinfecte rapidement, j’ajoute cependant : « Par contre, tu ferais mieux de t’excuser pour ne pas avoir écouté les recommandations des médecins. », expliqué-je, pour finalement lui piquer le bras, d’un geste sûr et rapide. Un geste basique qui ne s’oublie pas, même si cela fait des années que je n’ai pas pratiqué. Rien d’exceptionnel cependant, je ne suis pas capable de faire des gestes plus compliqués que cela, et encore moins d’opérer de nouveau. Les procédures opératoires évoluent rapidement, et cela fait bien trop longtemps que je n’ai pas été dans un bloc opératoire pour que ça ne soit pas un danger pour un éventuel patient. « Tu veux sortir d’ici : c’est normal », enchaîné-je en vérifiant ensuite si la perfusion fait correctement son office, que le liquide puisse se répandre correctement jusqu’à la malade. « Mais si tu pousses trop ton corps alors qu’il n’est pas prêt, tu devras non seulement rester ici plus longtemps, mais tu risqueras surtout d’empirer ta situation. », lui expliqué-je en lui adressant un léger sourire, avant d’aller jeter ce que j’ai utilisé pour la désinfecter. Un peu moralisateur, j’en ai conscience. Mais c’est sans doute là ma double-casquette qui parle : celle de l’ancien médecin qui n’a que trop conscience des complications qu’elle peut provoquer sur son corps, à refuser d’écouter les recommandations médicales. Et celle du prêtre, qui est là pour tenter de lui « faciliter » les choses.

Je me tourne pour lui faire face, restant auprès de la poubelle, essayant ainsi de ne pas empiéter sur son espace vitale : elle ne désire pas vraiment ma présence ici, je me dois de ne pas m’imposer plus que de raison. « Besoin d’aide pour te recoucher ? », finis-je par demander, me doutant qu’être assise, ça ne doit guère être confortable pour elle, vu l’accident qu’elle a eu. Mais, comme quelques minutes plus tôt, mon ton est léger, indiquant que je ne la force pas. Néanmoins, là encore, il n’est pas improbable que je ne fasse pas appel à un/une infirmier/ère si elle refuse. Je ne peux guère la laisser dans un tel état, après tout. Cela doit paraître déroutant de me voir garder mon calme face à elle, alors qu’elle ravive des souvenirs loin d’être agréable. Mais je prends cela comme une épreuve adressée par Dieu. Il veut me faire comprendre qu’il me faut faire face à mon passé, pour parvenir à en tourner entièrement la page. Et, comme je l’ai dit tout à l’heure, je ne vais nullement m’énerver sur elle, ou la laisser m’énerver via son attitude désobligeante. Il en faut beaucoup plus que cela pour m’énerver, et je comprends sa rancune. C’est bien pour cela que mon ton est resté égal, tout au long de notre échange. Et que je n’ai même continué à la tutoyer : après tout, j’ai commencé « l’entretien » ainsi, comme à mon habitude. Je ne vais pas la vouvoyer rien que parce qu’elle a de quoi me mépriser. C'est aussi pour ces raisons que je n'ai pas repris ce qu'elle m'a dit un peu plus tôt. Sauf si elle compte revenir dessus. Auquel cas je lui ferai sans doute comprendre qu'il serait préférable d'attendre qu'elle soit un peu moins tendue pour qu'on puisse parler de cela, de manière un peu plus apaisée - si tant est que cela soit possible. A mes yeux, elle est une patiente de cet hôpital comme une autre, à qui je viens de proposer mon aide. C’est plutôt déroutant de se dire que dans quelques temps, cela va grandement changer…

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MessageSujet: Re: Voice of the Voiceless | Natiloh   Voice of the Voiceless         | Natiloh EmptySam 31 Déc - 17:15



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MessageSujet: Re: Voice of the Voiceless | Natiloh   Voice of the Voiceless         | Natiloh EmptyJeu 19 Jan - 18:01

Shiloh ∞ Nathanaël
Il y a des moments dans l’existence où une porte s’ouvre et où votre vie dérape dans la lumière. De rares instants où quelque chose se déverrouille en vous. Vous flottez en apesanteur, vous filez sur une autoroute sans radar. Les choix deviennent limpides, les réponses remplacent les questions, la peur cède la place à l’amour. Il y a des moments rares dans l’existence où une porte s’ouvre et où la vie vous offre une rencontre que vous n’attendiez plus. Celle de l’être complémentaire qui vous accepte tel que vous êtes, qui vous prend dans votre globalité, qui devine et admet vos contradictions, vos peurs, votre ressentiment, votre colère, le torrent de boue sombre qui coule dans votre tête. Et qui l’apaise. Celui qui vous tend un miroir dans lequel vous n’avez plus peur de vous regarder. Il suffit d'un instant. Un regard. Une rencontre. Pour bouleverser une existence. La bonne personne, le bon moment. Le caprice complice du hasard. (Citation remaniée de Musso, pour coller à la rencontre Natiloh.)


Jeudi 6 Octobre

L’accueil qu’elle me réserve est encore plus glacial que le froid qui commence à sévir à l’extérieur. Et pourtant, mon ton reste neutre. Sa colère est justifiée. Aussi bien à mon encontre qu’à l’encontre de n’importe qui. Je n’ai pas réussi à sauver son petit-ami, et le destin s’acharne, une fois de plus, sur elle. D’ailleurs, je lui fais savoir que la colère qu’elle témoigne à mon encontre est amplement mérité. Ce qui a pour résultat de l’étonner, au vu de sa réponse : « Vous auriez certainement été en droit de me faire une petite réflexion. ». Un fin sourire, sans réel joie, se dessine sur mes lèvres. J’aurai certes pu lui faire la morale quant à son attitude. Mais ça n’aurait mené à rien. Mon expérience, en tant que prêtre, m’a prouvé que faire ouvertement une leçon à quelqu’un de furieux, ça n’aboutit à rien, hormis à le braquer plus encore qu’il ne l’était auparavant. La clé ? La patience. « Ca n’aurait servi qu’à t’énerver encore plus. Et tu as de quoi être furieuse. », me contenté-je de lui dire. Je pars du principe qu’il est plus sain de laisser échapper sa colère, afin de pouvoir partir sur de nouvelles bases. C’est ainsi que j’ai toujours fonctionné. Une chose que m’ont inculqué mes parents adoptifs. Difficilement. Enfant, j’ai été plutôt difficile, et l’euphémisme adoucit bien trop la réalité, vous pouvez me croire. De la colère, j’en avais à revendre. J’ai passé des années à en vouloir à la Terre entière. Parce que j’avais dû quitter mon pays natal, l’homme qui avait tout d’un père pour moi, et mon petit frère. Parce que d’infâmes cauchemars troublaient la quiétude de mes nuits. Je repoussais tout le monde, hormis ma sœur. Parce que nul n’avait pu nous venir en aide, à Russie, nul n’avait pu empêcher que l’on soit séparé de notre frère. Personne ne savait ce que nous avions supporté, dans notre pays natal, et même nous, nous n’en avions pas encore totalement conscience, à l’époque. Alors, les discours moralisateurs des adultes - visant à me faire comprendre qu’un tel comportement, haineux, et ma manie à repousser leur autorité, ne me mènerait à rien de bon – je n’en avais cure. J’ai fait n’importe quoi. Jusqu’à l’implosion. Jusqu’à ce que mes parents adoptifs me fassent comprendre qu’il serait plus sain, pour moi, d’extérioriser cette rage au travers de la boxe. Je l’avoue sans honte : la boxe a été mon salut. Et je pratique toujours ce sport, à l’heure actuelle, certes, pas avec autant de régularité que la course, mais tout de même. Et oui : un prêtre qui revêt, de temps à autre, des gants de boxe. Plus surprenant, j’en ai conscience. Mais ça m’a été grandement utile, lorsque, des années plus tard, les souvenirs des horreurs perpétuées par mes géniteurs, me sont revenus à l’esprit, de manière un peu trop claire pour que je doute de leur véracité. Quand les Chaplin m’ont parlé des Azarov.

Je ne m’exprime pas plus que nécessaire sur cela, préférant m’atteler à remettre sa perfusion en place, avant de lui faire entendre qu’elle devrait écouter, à l’avenir, les recommandations du corps médical. Ce qui me vaut un : « Difficile de rester sagement à ne rien faire. Surtout lorsqu'on aime bien tester les choses par soi-même. », qui m’arrache un petit sourire un peu plus amusé. Encore une chose étonnante, mais Shiloh et moi, on dirait que nous avons plus en commun que nous ne pouvions le penser, à l’origine. Bien qu’à présent, je sois plus détendu qu’autrefois. J’ai appris, non seulement à juguler ma colère, mais aussi à me montrer moins impulsif, à être plus raisonnable. D’où l’intérêt de la pratique de la boxe et de la course. D’où l’intérêt d’avoir été chirurgien : rien de tel, pour réussir à garder son sang-froid et éviter de suivre son instinct 1er. Je finis par mettre en avant qu’à force de pousser les limites de son corps, cela lui portera préjudice, essayant de la convaincre de se montrer plus patiente, ne sachant que trop bien, aussi bien via mon passé de médecin, que via mon expérience de prêtre, que les malades ne rêvent que d’une chose : rentrer chez eux. Au plus vite. Réaction on ne peut plus normale. « Ce n'est pas simplement sortir d'ici que j'veux.. », m’explique-t-elle, s’arrêtant cependant, au milieu de sa phrase. Ma curiosité me fige quelques secondes, mais ça ne dure pas. Je reprends bien vite mes occupations. Pas besoin d’être un génie pour comprendre ce qui englobe le non-dit. Besoin de bouger, pour qu’elle ne soit plus enfermée entre ces murs, qui, même si ça n’est pas le même hôpital que celui dans lequel son petit-ami a péri, ça n’en reste pas moins un hôpital. Besoin pour elle de s’éloigner aussi de moi, qui ravive de mauvais souvenirs. Besoin sans doute de reprendre une vie normale, elle qui n’aime visiblement pas être clouée au lit. Possible besoin pour elle de s’occuper l’esprit, suivant si elle a réussi à faire son deuil ou non… Si ça avait été une autre personne, je lui aurais lancé un petit regard, mêlant soutien et encouragement, l’invitant ainsi à me parler, si elle en éprouvait le besoin. Sans pour autant la forcer à quoi que ce soit, ça serait stupide, les gens se confient s’ils le désirent. Mais là, vu notre passé, je m’abstiens. Je me contente de garder le silence. Remarquez, le résultat est le même, lui faire comprendre qu’elle est la bienvenue, si elle souhaite continuer sa phrase. Et, en un sens, c’est ce qu’elle finit par faire, un peu plus tard : « Ca ne peut pas être pire de toute façon. Je doute pouvoir sortir d'ici dans l'heure, surtout s'ils me voient incapable de tenir sur mes jambes toute seule. Donc bon.. ». J’approuve ses dires d’un simple signe de tête, tandis qu’elle aoute : « J'peux pas savoir s'il n'est pas prêt sans essayer. ». Je me mords l’intérieur de la lèvre, passablement amusé par sa réflexion. Somme toute, fondée, mais que j’ai déjà entendu, en substance du moins, provenir d’enfants ou d’adolescents. « Continue, et tu vas surtout tester les mérites de cet hôpital ! », dis-je, tout simplement, en haussant les épaules. Pas de reproches dans mes mots, un simple constat, sous forme de conseil. Qu’elle le prenne ou qu’elle le jette, c’est entre ses mains.

Mon regard se déporte quelques minutes par la fenêtre, lui laissant ainsi du temps. Du temps pour digérer ma présence à ses côtés, comme du temps pour assimiler nos quelques échanges. Du temps, surtout, pour qu’elle parvienne à me voir comme un soutien, et non comme un adversaire. Et ce, en dépit de la haine qu’elle peut – légitimement – éprouver à mon encontre. Je finis par briser le silence, lorsque mon regard se repose sur elle, et que je la vois, possiblement en souffrance, du fait de sa position et de ses blessures. De fait, je ne tarde pas à lui proposer mon aide, pour qu’elle puisse se recoucher. « Je n'ai pas trop le choix ? ». Je hausse les épaules, tout en lui faire remarquer que : « On a toujours le choix. Reste à savoir par quels moyens on est prêts à atteindre le résultat escompté. Dans ton cas : en souffrant grandement, sans aide, ou en atténuant ses souffrances, en acceptant de l’aide. » Le choix est ainsi entre ses mains. Je ne vais l’obliger en rien. Vous avez dû le remarquer, maintenant, mais ça n’est pas dans ma nature, de plier les gens à ma volonté, et ce, même si ça pourrait être pourtant préférable pour eux. Je me dirige cependant vers elle, pour tenter de l’aider. Je fais cela lentement, surtout pour lui laisser le temps de me repousser, si elle préfère. « Vous pouvez m'le dire, ce n'est pas pour demain, hein ?! », me demande-t-elle, me laissant à croire qu’elle n’a rien contre mon aide. Voici comment je finis par l’aider à se recoucher, évitant les gestes brusques, attentif à ses expressions corporelles pouvant m’indiquer qu’elle souffre, afin de, si besoin, moduler mes gestes. Ce faisant, je lui réponds, voulant lui changer les idées, du mieux, face à la douleur qu’elle peut éprouver, en « bougeant », même si juste un peu, et le plus précautionneusement possible. « Je ne connais ton dossier qu’en surface… », admis-je, ne voulant pas m’avancer dans des théories hasardeuses, même si mon passé m’aide relativement à bien cerner son cas. « Mais oui, tu devras rester un moment ici. Il va te falloir être patiente. ». Je lui lance un sourire encourageant, alors qu’elle est enfin allongée. « Ca va ? », est la question qui vient conclure cette « manipulation », essayant ainsi de savoir si elle sent bien – autant que possible, du moins, bien entendu. « Il y a de bons médecins ici, tu es entre de bonnes mains ! », lui dis-je, après avoir eu une réponse de sa part quant à son état. Mes lèvres se retroussent en un sourire, un brin amer, alors que j’évoque la qualité du corps médical. Non parce que je ne crois pas les paroles que je viens de prononcer, loin de là, même ! Je sais ce qu’ils valent ici, depuis le temps que je les côtoie. Il s’avère juste que je me demande si je suis légitime de lui dire ça, alors que je me suis présenté, à elle et aux parents de son petit-ami, il y a des années de ça, comme un bon chirurgien. C’est ainsi que l’on me présentait également, il faut dire. Donc, je souligne ici l’ironie de la situation. J’espère juste qu’elle ne mettra pas en doute mes mots, juste à cause de l’histoire qui nous lie l’un à l’autre.

Je prends ensuite place sur le petit fauteuil, à côté de son lit. Etant donné qu’elle semble un peu moins sur la défensive qu’à mon arrivée, je vais tenter de voir si je peux faire ce pour quoi je suis venu ici : mon travail. Et la faire parler. Lui faire entendre raison. Mais, au lieu de cela, c’est elle, qui m’interroge : « Dites, je peux vous poser une question ? ». Intrigué, j’hausse les sourcils, la conviant cependant à me poser cette fameuse question, d’un signe positif de la tête. Peu importe par quel moyen la conversation se fait, tout ce que je veux, c’est qu’elle me parle. Alors s’il faut la laisser m’interroger, pour ainsi, parvenir à gagner quelque peu sa confiance, je vais le faire. « Pourquoi vous êtes dans cette ville ? ». Mes lèvres se resserrent en une fine ligne, tandis que ma main va se perdre dans mes cheveux, pour me gratter la tête, déconcerté par son interrogation. Je ne m’attendais pas à ça, je l’avoue, même si, une fois encore, c’est compréhensible. Un peu étonné, je marque un petit temps de silence, avant de finalement répondre : « J’ai eu besoin de changer d’air, et de vie, tout simplement. », dis-je, dans un souffle, en détournant le regard, tout en m’enfonçant un peu plus dans mon siège. « A Atlanta, j’étouffais…. ». A mon tour, de ne pas terminer ma phrase, laissant planer le doute quant à ce qui me donnait ce sentiment. Même si, en réalité, c’était un subtil mélange, entre mon travail, dans lequel je ne me sentais plus légitime, ma vie de couple, avec une femme qui ne cherchait plus à me comprendre, et une ville, qui ne me rappelait que trop les multiples erreurs que j’avais pu commettre, au cours de ma vie. Finalement, je l’observe de nouveau, pour lui dire : « J’ai choisis cette ville au hasard, ne sachant où aller. ». Espérant ainsi détendre l’atmosphère. Ne tenant pas vraiment à m’étendre plus que nécessaire sur la question de la jeune femme, et tout ce qu’elle englobe. « Puis-je te retourner la question ? », me hasardé-je à demander, espérant que ça ne soit pas trop lié à son défunt petit-ami, mais bon... Il faut bien que l’échange se poursuive, après tout, et c'est la suite logique de celui-ci, ça paraîtrait étrange que je ne lui pose pas cette question à mon tour. Même si, de mon côté, j’ai répondu sans réellement répondre. Mais je ne l’oblige pas à s’étendre plus que moi sur les raisons de sa présence ici, pas plus que je ne l’oblige à me répondre. Elle est libre de faire ce qu’elle veut. Je veux juste essayer d’en apprendre un peu plus sur elle. De nouer une relation avec un minimum de confiance. Afin d’être en mesure de l’aider au mieux, pour l’hospitalisation qui l’attend, et qui sera difficile pour eux, au vu du caractère qu’elle parait avoir.

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Shiloh Murray
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MessageSujet: Re: Voice of the Voiceless | Natiloh   Voice of the Voiceless         | Natiloh EmptyDim 5 Mar - 23:17



Dernière édition par Shiloh Murray le Mar 30 Juil - 14:17, édité 1 fois
Nathanaël Chaplin

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MessageSujet: Re: Voice of the Voiceless | Natiloh   Voice of the Voiceless         | Natiloh EmptyMar 11 Avr - 16:09

Shiloh ∞ Nathanaël
Il y a des moments dans l’existence où une porte s’ouvre et où votre vie dérape dans la lumière. De rares instants où quelque chose se déverrouille en vous. Vous flottez en apesanteur, vous filez sur une autoroute sans radar. Les choix deviennent limpides, les réponses remplacent les questions, la peur cède la place à l’amour. Il y a des moments rares dans l’existence où une porte s’ouvre et où la vie vous offre une rencontre que vous n’attendiez plus. Celle de l’être complémentaire qui vous accepte tel que vous êtes, qui vous prend dans votre globalité, qui devine et admet vos contradictions, vos peurs, votre ressentiment, votre colère, le torrent de boue sombre qui coule dans votre tête. Et qui l’apaise. Celui qui vous tend un miroir dans lequel vous n’avez plus peur de vous regarder. Il suffit d'un instant. Un regard. Une rencontre. Pour bouleverser une existence. La bonne personne, le bon moment. Le caprice complice du hasard. (Citation remaniée de Musso, pour coller à la rencontre Natiloh.)


Jeudi 6 Octobre

Je sais que ma jumelle aura du mal à me croire, quand je lui dirais que l’une des malades que j’ai été amené à voir aujourd’hui, est nulle autre que la petite amie d’Aaron Moore. Un nom qui a hanté ma vie, il y a quelques années de cela. L’un des patients que j’ai perdu. Une chose qui arrive à tous les médecins, malheureusement, car on ne peut sauver tout le monde. Quand bien même on le voudrait, quand bien même on est doués ! Le jeune Moore a été le patient qui a engendré un déclic dans ma vie. A tel point que j’ai choisis de changer de carrière pro, et de vie, plus globalement. Même si cette décision n’a pas été à cause de lui réellement, mais plutôt à cause de la prise de conscience que sa mort a déclenchée en moi. Alors, évidemment, le jeune homme a souvent été évoqué, chez moi, pas toujours clairement d’ailleurs, mais son fantôme me hante depuis sa mort, en permanence. Et ça, ma sœur le sait, mieux que quiconque. La connaissant, je m’attends d’ailleurs à ce qu’elle me colle, dans les jours à venir, afin de prévenir toute « rechute » de mon humeur, à cause de ce retour de mon passé, auquel je ne pensais ne plus avoir à faire face. En dépend des années écoulées, je sais, ainsi que ma jumelle, que je n’ai pas totalement guéri de cette époque. Comment le pourrais-je, du fait que c’est à ce moment-là que mes rêves se sont envolés en fumée ? Que la noirceur de mon passé oublié s’est rappelé à mon bon souvenir ? Que la femme que j’avais profondément aimé a fini par m’abandonner, sans un mot, sans regret ? Que le seul homme que j’ai réellement considéré comme un père est mort ? Car c’est bien tout ça, que va raviver en moi, insidieusement, « l’apparition » de Shiloh dans ma vie. Dans un 1er temps, du moins. Dans un 2nd, sans doute. Possiblement encore un peu dans un 3ème. Oui, le chemin sera long, et laborieux, avant que notre « relation » puisse évoluer, d’une quelconque manière que ce soit, sans être pour autant entravé en permanence par le minuscule lien que nous avons, depuis des années maintenant. Pour le moment, elle n’est qu’une malade, comme tant d’autres, que je suis amené à voir. Non plus en tant que médecin, comme autrefois, mais en tant que prêtre. Je pourrai faire demi-tour. Ne même pas tenter de lui parler, de lui imposer ma présence. Mais on m’a demandé d’aller la voir. Et je sais bien qu’Il ne fait jamais rien sans raison. Je ne vais donc pas fuir devant une épreuve qu’Il m’impose. De plus, ma sœur ne le supporterait pas. Et je ne me supporterais plus, suite à ça. C’est ainsi que je choisis de rester. Me promettant toutefois de ne plus remettre les pieds dans cette chambre, si la jeune femme me fait comprendre qu’elle ne veut plus me voir, à l’issue des quelques minutes que je vais tenter de passer en sa compagnie. Une fois cette décision prise, j’agis avec elle comme je le ferai avec n’importe qui. A la différence près que là, je n’ai pas à expliquer pourquoi je suis en mesure de l’aider, avec sa perfusion, étant donné que ça, elle le sait déjà. Et que mon rôle de prêtre me laisse tout le loisir de lui parler quelque peu, de tenter d’apaiser un peu la tempête qui semble couver en elle. « Sans doute. Mais, j'étais persuadée que vous alliez me sortir le discours du la fureur n'apporte jamais rien de bon. », me rétorque-t-elle, après que j’ai légitimé l’accès de colère qu’elle m’a servie, à mon arrivée dans la pièce. Je hausse les épaules, secouant négativement la tête. « Comme quoi, les apparences sont trompeuses ! », dis-je en lâchant un léger rire, avant d’expliciter plus en avant mon propos : « Ce qui n’apporte rien de bon, c’est de nier sa fureur. ». Et là, je parle en connaissance de cause. J’ai eu une période plutôt sombre, durant mon adolescence. Rien de trop excessif, mais disons que mon adolescence fut tout de même relativement mouvementée. Et surtout, ponctuée par bien trop de soirées, beaucoup trop arrosées pour des mômes de nos âges, avec un accès quasi trop facile à diverses substances illicites. Enchaînant les conquêtes sans intérêt, et me retrouvant souvent mêlé à des bagarres, qui, par miracle, n’ont jamais été très gaves. Je n’ai donc pas été un adolescent très sage, mais clairement pas un des pires qui soit. Toutefois, tous mes actes de rébellion ont été dirigées par la colère que j’éprouvais. Sans savoir d’où elle venait. Sans savoir contre quoi elle était dirigée. Conglomérat de rage, à l’encontre des souvenirs qui tentaient de se frayer un chemin dans mon crâne, quant à ce que mes parents nous avaient fait endurer, à ma sœur, à mon frère, et à moi, ainsi qu’à leurs autres victimes. Rancune également quant à ce qu’on avait pu vivre, à l’orphelinat. Haine aussi au sujet de ce prêtre, de ce modèle qui, à mes yeux, m’avait abandonné, faisant de lui un homme qui ne valait guère mieux que mon géniteur. Agacement aussi sur la vie en Amérique, bien différente de ce que j’avais connu jusqu’alors, et de l’accent que je me traînais, et qui me mettait régulièrement en marge des autres. Ressentiments sur tout un tas de choses, pour tout un tas de raisons, plus ou moins légitimes. Sauf que cette colère, je tentais de l’étouffer. De la noyer sous des futilités : soirées, fêtes, drogues, filles… Je ne la comprenais pas. Je ne la reconnaissais pas. Je ne la voulais pas. Je tentais de l’étouffer, de mon mieux. Et ça me rendait sans doute plus dangereux que si je l’avais accepté, et assumé. Car bien plus imprévisible, étant donné que ma hargne pouvait parfois diriger tous mes faits et gestes. Comme ça. Sans prévenir. « Il faut identifier les raisons de sa fureur, pour parvenir à la dompter, et en faire des choses bien plus constructives que ce que nos pulsions pourraient nous susurrer. », ajouté-je, quelques secondes plus tard. Aussi étonnant que cela puisse paraître, oui, j’estime qu’une rage, bien canalisée, peut mener à des choses bien. Il suffit de regarder dans le passé, pour le voir, sur bien des aspects artistiques ou autres…. « Et ça évite les pertes de temps et d’énergie ! », terminé-je, d’une voix laissant clairement à entendre que je ne parle pas dans le vent. Une fois l’origine de ma colère déterminée, j’ai pu apprendre à la canaliser, et à puiser en elle, pour en faire un moteur dans ma vie, et non un frein. C’est d’elle qu’est venue ma résolution à changer de vie, pour adopter un mode de vie qui me convienne bien plus. Qui me donne enfin l’impression d’être utile aux autres. De « payer » pour les actes abominables, perpétués par mes parents, mais aussi pour ceux qu’ils m’ont forcés à commettre. D’avoir enfin le sentiment que ma vie à un sens. Et même si ma vie a pris un virage radical ces dernières années, je ne regrette rien. Mon énergie, je la dépense pour des choses qui en valent la peine, des choses en lesquelles je crois. Les épreuves traversées m’ont appris beaucoup de choses, notamment à éviter de me laisser enivrer par la colère, comme ça aurait pu être le cas, si Shiloh avait dit ce qu’elle m’a dit, à une autre personne : cette autre personne aurait pu s’énerver. Grandement. Mais, tant que possible, je préfère conserver mon calme.

L’échange se poursuit, plus neutre que je ne l’aurai pensé de prime abord. L’entente n’est pas forcément cordiale, mais c’est mieux que ce que ça aurait pu être. Elle m’explique ce qui fait qu’elle tente de se démener de la sorte, en dépit de la conscience qu’elle a que ça n’est pas une bonne idée pour autant. « Y'a plus sympa à faire, quand même.. », rétorque-t-elle, boudeuse, comme une gosse. Comme tant d’enfants, avec lesquels j’ai pu parler, pour leur faire comprendre la futilité de leurs actes. « Je ne dis pas le contraire ! », m’écrié-je, de l’amusement dans la voix. « Mais le « plus sympa », tu pourras le retrouver, si tu prends ton mal en patience ! Et dans le meilleur état qui soit ! », continué-je, d’un ton qui se veut encourageant. Je ne m’engage même pas sur la voie du « En bonne santé », bien trop risqué, à ce stade-là : tout dépendra de comment sa guérison se passera. Inutile de lui donner de faux-espoirs, ni même de la démoraliser. Mieux vaut rester réaliste.

Vient ensuite le moment où je lui propose mon aide, pour l’aider à se recoucher, et à être ainsi dans une position à peu près plus agréable pour elle, que celle qu’elle a en ce moment. Sans surprise, mon offre ne l’enchante guère. Je ne sais pas vraiment si c’est parce qu’elle vient de moi, ou parce qu’elle n’est pas du genre à accepter qu’on l’aide en général, ou si c’est un mélange des deux. Avec calme et douceur, je tente de lui faire comprendre qu’elle a le choix, mais qu’il est dommage de choisir de souffrir, quand on a la chance d’atténuer. Il serait stupide de la brusquer. Du moins est-ce mon ressenti à son sujet. Je peux me tromper, bien entendu, c’est une probabilité. Je n’ai pas la science infuse, après tout, et je ne suis pas un expert de l’espèce humaine, même si j’ai de bonnes connaissances à ce niveau-là, via mon métier passé, et mon métier actuel. Mon discours parait faire son effet, car elle finit par accepter la main que je lui tends. C’est donc lentement que je l’aide à regagner une position à peu près acceptable pour elle. La conversation se poursuit, alors qu’elle m’interroge, pour savoir si elle devra rester ici encore longtemps ou non. C’est avec honnêteté que je lui réponds. Parce que je suis ainsi, et que mentir ne sert à rien, même si ça part d’une bonne intention. Pire encore quand le mensonge s’adresse à un malade, peu importe sa pathologie ! Ca, bien entendu, je l’ai remarqué en officiant à l’hôpital. Après avoir terminé de l’aider à s’installer plus confortablement, je l’interroge, pour savoir comment elle va, afin de m’assurer que ma précédente « manipulation » n’a pas été trop douloureuse pour elle. « J'ai déjà connu mieux, mais ça va. Oui. », m’indique-t-elle alors. Réponse qui a pour mérite de me rassurer. Au moins ne l’aies-je pas trop blessé. Du moins, pas plus qu’elle ne l’est déjà. Je me contente de hocher la tête : de toute façon, je n’ai rien à répondre à cela, n’est-ce pas ? « Parait que j'suis mal tombée… », m’avoue-t-elle, un peu désœuvrée. Réaction qui n’est guère surprenante : elle est ici depuis peu, elle va devoir rester en ces lieux pour un moment, alors il ne faut pas s’attendre à ce qu’elle retrouve le sourire et l’espoir en 3 secondes seulement. Un long processus l’attend, pour tenter de voir sa situation d’un œil nouveau. C’est pour l’aider à entamer ce processus, que l’on m’a demandé d’aller la voir. Reste à voir si je pourrais l’accompagner plus longtemps, à parvenir à atteindre ce nouveau regard, ou si elle me demandera de la laisser bien avant cela. « Donne-lui une chance, avant de lui donner l’étiquette d’un mauvais doc ! », est le conseil que je lui souffle. Rare sont les malades à trouver que leur toubib est doué, quand ils font leur rencontre pour la 1ère fois.

Remarquant qu’elle semble, pour l’instant, en mesure de tolérer encore ma présence, je finis par m’installer plus confortablement. Et voici comment elle finit par me demander ce qui m’a mené jusqu’à cette ville. Bien entendu. Je m’efforce de lui répondre, sans pour autant trop en dire. Répondre à sa curiosité sans trop la nourrir pour autant. « Sacré hasard aussi, pour qu'on se revoit comme ça… », lance-t-elle, aussi étonnée que moi du fait que nos chemins aient été amenés à se recroiser de la sorte. Je tapote, du bout des doigts, l’accoudoir de mon siège, avant de lui faire savoir : « On peut voir les choses ainsi… ». Car, bien entendu, pour moi, ça n’est pas du hasard, loin de là, mais plutôt Son œuvre. C’est ainsi que je vois les choses, du moins. Rien n’arrive pas hasard. Ce sont des petits signes de Sa part, qu’il nous appartient d’utiliser à notre gré, pour contribuer à transformer notre vie. Mais encore faut-il savoir interpréter correctement les signes ! Ce qi n’est malheureusement pas aussi facile que ça devrait l’être, et ce, pour de multiples raisons. Cela dit, même si personnellement, je m’efforce de garder à l’esprit que rien n’arrive pas hasard, je suis très loin de me douter de ce que nos retrouvailles peuvent indiquer, comme tournant à venir, dans nos vies. Une fois ma réponse terminée, je me permets de lui retourner la question, car j’avoue que cela m’intrigue. Et ça peut aussi permettre d’instaurer un semblant de climat de confiance et de normalité, dans notre entrevue. Tenter de repartir sur de meilleures bases. Evidemment, cette question la met mal à l’aise, comme l’atteste le fait qu’elle déporte son regard, pour le fixer sur le plafond. Sujet visiblement sensible, comme pour moi. Même si là, j’y détecte l’ombre de son défunt petit-ami. Après, bien entendu, il peut y avoir d’autres raisons, mais je m’appuie sur ce que je connais d’elle. « Et bien.. Mes parents ont décidé de vivre par ici, j'sais pas trop pourquoi. Ils ont eu une bonne opportunité immobilière pour mon boulot, donc pour moi dans la foulée. J’'ai jamais été si proche du but. C'est pour ça aussi que je veux sortir le plus vite possible. Que tout n'parte pas en fumée... », est la réponse qu’elle parvient finalement à m’apporter, prenant son temps. Temps que je lui laisse, comme elle m’a laissé du temps pour lui répondre, précédemment. De toute façon, il est inutile de forcer les gens à parler, s’ils refusent de s’ouvrir. Autant accepter ce qu’ils veulent bien nous montrer d’eux, et leur faire comprendre, via nos faits et gestes, qu’ils peuvent nous faire confiance, et nous voir au moins comme des soutiens, à défaut de nous voir comme des amis. « Vous n'êtes donc plus médecin ? », m’interroge-t-elle par la suite, à ma plus grande surprise. Je m’attendais soit à ce qu’elle continue à parler d’elle, soit à ce qu’elle s’enferme dans un mutisme, ou parte sur un autre sujet de conversation que celui-ci, du moins. Un léger « Hum. » amusé m’échappe, dans un soupir. Sans même y faire attention, ma main droite se porte à mon poignet gauche, pour y effleurer la montre qui s’y trouve. Celle que le Père Sergueï m’a donné, avant que je ne quitte la Russie, enfant. « En effet. Disons que ça fait partie de ce qui m’étouffait autrefois. », dis-je, de manière succincte. Toutefois, je glisse à la suite un petit : « Ce métier n’était pas fait pour moi ! ». Un point sur lequel je ne reviendrais jamais assez : la médecine n’était pas un monde qui me convenait réellement. Il m’a fallu du temps pour le comprendre. Mais je ne changerai d’avis pour rien au monde. Même si j’ai un immense respect pour cette profession ! Trop de pression, sans arrêt. Etre prêtre n’est pas une sinécure, mais je suis largement plus heureux, maintenant, que je ne l’étais, avant. « Et toi, tu bosses avec des chevaux, c’est ça ? », l’interrogé-je. C’est du moins ce que j’en ai déduit, quand on m’a parlé de son accident. « Si tu veux retourner dans ce milieu, il te faudra faire preuve de patience, sinon, tu devras renoncer à sa passion. Et ça n’est jamais une chose facile ! ». Tel est le conseil que je me permets de lui donner. Un léger retour à ce que j’ai dit un peu plus tôt. « Quand on a la chance de faire un métier qui nous passionne, il faut tout mettre en œuvre pour ne pas tout voir s’envoler en fumée ! ». C’est du moins ma façon de voir les choses. Comme je l’ai indiqué un peu plus tôt, j’aime mon métier de prêtre, même si ça n’est pas facile tous les jours. Autant dire que ça ne sera pas facile pour moi d’y renoncer, plus tard. Pour Shiloh…

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